À PROPOS DE NOUS

NOTRE CONTEXTE OPÉRATIONNEL

UN RADIODIFFUSEUR PUBLIC AUX ATTRIBUTS UNIQUES

Répartition des revenus totaux de CBC/Radio-Canada en 2015-2016 :

  • 66 % - financement public
  • 16 % - revenus publicitaires
  • 9 % - revenus d’abonnement
  • 9 % - autres sources

Le modèle de financement hybride de CBC/Radio-Canada fait en sorte qu’elle doit à la fois livrer concurrence aux entreprises médiatiques privées pour attirer les auditoires et des revenus publicitaires néanmoins à la baisse, et se conformer aux exigences supplémentaires en matière de langue de diffusion et de contenu inscrites dans la Loi sur la radiodiffusion. Toutefois, comme tous les radiodiffuseurs, tant au Canada qu’à l’étranger, nous devons aussi nous adapter actuellement au spectaculaire virage numérique qui s’opère dans les habitudes de consommation des médias des auditoires. Évidemment, le Canada étant un pays bilingue, nous devons effectuer ce virage dans les deux langues officielles.

 

CBC/Radio-Canada dispose de deux sources de financement principales : le financement public (crédit parlementaire) et les revenus autogénérés. Le financement public exprimé en dollars réels (c’est-à-dire rajusté pour l’inflation) était en régression depuis 25 ans. La situation a toutefois changé à la fin de l’exercice considéré. En effet, en mars dernier, le nouveau gouvernement fédéral a annoncé un réinvestissement majeur dans le radiodiffuseur public : 75 millions de dollars supplémentaires en 2016-2017 et 150 millions de dollars supplémentaires par an à titre permanent. Cette bonification sera reflétée dans nos états financiers à compter de l’exercice 2016-2017.

ÉVOLUTION DES HABITUDES DE CONSOMMATION DES MÉDIAS

Internet, et les nouvelles technologies qui y sont associées, ont révolutionné les habitudes de consommation des médias. Les Canadiens naviguent, en moyenne, 21 heures par semaine sur Internet, et passent plus de 70 % de ce temps à écouter ou à visionner du contenu, plutôt qu’à lire du texte ou à regarder des images fixes(1). Ils accèdent de plus en plus à ce contenu au moyen d’appareils mobiles, car 75 % d’entre eux possèdent un téléphone intelligent et 54 %, une tablette(1). D’après les estimations de comScore, les services en ligne reçoivent chaque mois plus de 1,1 milliard de visites provenant d’un téléphone intelligent au Canada(2). De surcroît, Internet a ouvert de nouveaux horizons en matière d’interactions personnelles : une majorité de Canadiens (70 %) sont maintenant des adeptes du réseautage social, six sur dix le font sur une base quotidienne et à l’aide d’un appareil mobile (57 %)(1).


TV AND INTERNET ADVERTISING REVENUES

Ces nouvelles habitudes de consommation ont profondément modifié le paysage publicitaire, au détriment d’entreprises médias traditionnelles comme CBC/Radio-Canada. Internet a délogé la télévision comme premier véhicule publicitaire au Canada(3). Ce changement a une incidence importante sur la Société, puisque celle-ci est absente de près de 60 % des vecteurs publicitaires sur Internet (moteurs de recherche, petites annonces), ce qui l’empêche d’atteindre les revenus auxquels elle pourrait autrement aspirer(4).

Les décisions rendues par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans le cadre de l’instance Parlons télé sont entrées en vigueur pendant l’exercice considéré. Ces décisions portaient notamment sur l’introduction d’un petit forfait de base et d’options de services à la carte, et sur l’élimination de la protection des genres. Depuis le 1er mars 2016, tous les distributeurs offrent un forfait de base « minimaliste » au prix de 25 dollars par mois, auquel peuvent se greffer des chaînes à la carte. Bien que cette nouvelle offre se traduise par un choix accru pour les consommateurs, ces derniers étaient peu nombreux, à la mi-avril, à s’être prévalus de cet avantage (environ 100 000 Canadiens, selon le CRTC).

On s’attend à une intensification de la concurrence sur le marché des services par abonnement, d’autant plus qu’un nombre grandissant d’abonnés se tournent vers les services par contournement en ligne offerts par abonnement, comme Netflix, Shomi et CraveTV. Les revenus d’abonnement de CBC/Radio-Canada devraient subir le contrecoup de cette concurrence accrue.

ÉVOLUTION DU CADRE RÉGLEMENTAIRE

Si les marchés nous posent des défis d’adaptation, le cadre réglementaire n’est pas en reste, puisqu’il sera bientôt profondément transformé.

Le 14 septembre 2015, le CRTC a entrepris une révision du cadre de politique relatif à la programmation télévisuelle locale et communautaire. Cette révision s’appuie sur les décisions prises au cours de l’instance Parlons télé. Le CRTC examine les enjeux liés au financement de la programmation locale, ainsi qu’aux politiques et à la réglementation à cet égard. Aucun nouveau financement ne sera accordé, mais les fonds actuellement disponibles pourraient être réattribués à des programmes visant à renforcer la programmation locale. Étant donné l’importance de cette instance pour CBC/Radio-Canada, nous avons soumis nos observations par écrit et comparu à l’audience publique en janvier 2016.

Pendant l’automne 2015, le Fonds des médias du Canada (FMC) a mené des consultations publiques pancanadiennes sur son avenir. CBC/Radio-Canada recommandait que le FMC poursuive son excellent travail en continuant d'exécuter en priorité son mandat central : le financement du contenu canadien. CBC/Radio-Canada a insisté avec vigueur pour que le FMC ne réduise pas ses efforts au chapitre du financement de contenu en investissant dans d'autres domaines, comme les technologies ou les infrastructures de production. En mars 2016, le FMC a annoncé son budget de programmes et ses principes directeurs pour 2016-2017, qui s'inscrivent dans la continuité pour ce qui est du financement prioritaire du contenu canadien. Dans son communiqué, le FMC a aussi indiqué qu'il continuerait de répondre aux besoins changeants de l'industrie. Comme toujours, étant donné l'importance du financement du FMC pour la programmation canadienne que CBC/Radio-Canada offre aux Canadiens, le radiodiffuseur public suivra de près toute modification envisagée dans les priorités du FMC.

 

(1) Source : Observateur des technologies médias (printemps 2016)

(2) Source : comScore, mesure multiplateforme, moyenne mensuelle de visites (avril 2015 à mars 2016)

(3) Source : Statistique Canada, Bureau de la publicité interactive et Zenith Optimedia

(4) Source : Bureau de la publicité interactive (juin 2015)